La Kinopithèque, florilège 2009

La Kinopithèque, florilège 2009

Il est toujours dommage de constater la domination américaine sur le marché du film. Toujours plus de 50% des sorties françaises sont des productions des Etats-Unis ? Non pas que les films qui viennent d’outre-Atlantique soient plus mauvais (ils sont assez nombreux pour offrir une large palette qualitative) mais ils sont vus au détriment de productions plus modestes issues de partout ailleurs.

J’ai d’abord failli me réjouir en pensant que le cinéma hollywoodien serait moins présent dans ce florilège (l’enthousiasme suscité parmi nous par Morse ou Tokyo sonata…). Finalement non. Comme l’an passé (les décennies passées), nous, spectateurs, nous gavons toujours autant de ces productions. Les raisons ? Les dépendances de la distribution, notre incapacité de faire un effort pour aller voir ailleurs ou notre indifférence quant à la nationalité des films imposés… Un manque de curiosité ? c’est plutôt fâcheux pour un cinéphile. En effet, si l’on regarde les 200 fiches rédigées en 2009 sur notre site (même s’il ne s’agit pas que de productions sorties cette année), 120 correspondent à des films dont les fonds sont américains.

Heureusement, les grosses productions américaines savent ne pas se cantonner à leur territoire : Slumdog fait un tour en Inde, District 9 en Afrique du Sud, 2012 s’achève en Afrique et Inglourious nous ramène en France. Heureusement, même s’il est encore difficile de ne pas succomber aux sirènes hollywoodiennes, nous savons refuser cette production de masse quand elle est faible et désagréable (voir ci-dessous nos films poubelles)…

Quant au reste ? Japon, Espagne, Corée du Sud, Chine, Allemagne, France, Danemark etc. Diable, que vive la diversité !

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Benjamin

1- Tokyo sonata (Kiyoshi Kurosawa)
2- Etreintes brisées (Pedro Almodóvar)
3- Inglourious basterds (Quentin Tarantino)
4- OSS 117: Rio ne répond plus (Michel Hazanavicius)
5- L’Enfer de Clouzot (Serge Bromberg, Ruxandra Medrea)
6- 24 City (Jia Zhang-Ke)
7- Thirst (Park Chan-wook)
8- Gran Torino (Clint Eastwood)
9- Je veux voir (Joana Hadjithomas, Khalil Joreige)
10- Public enemies (Michael Mann)

Le film poubelle : Wolverine (Gavin Hood)

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Ludovic

1- Le ruban blanc (Michael Haneke)
2- Millenium (Niels Arden Oplev)
3- Inglourious basterds (Quentin Tarantino)
4- Avatar (James Cameron)
5- Slumdog millionaire (Danny Boyle)
6- Watchmen (Zack Snyder)
7- Antichrist (Lars von Trier)
8- Tetro (Francis Ford Coppola)
9- Un prophète (Jacques Audiard)
10- L’étrange histoire de Benjamin Button (David Fincher)

Film poubelle : 2012 (Roland Emmerich) pour un gros budget et Paranormal activity (Oren Peli) pour un tout petit budget.

Encore une fois, beaucoup de très bons films et un classement qui n’a cessé d’évoluer. Il sera sûrement différent si je le revois d’ici quelques mois ! Si je regarde en arrière, mon florilège 2008 changerait aussi aujourd’hui : mon film préféré était le diptyque sur Mesrine suivi par Deux jours à tuer. Avec du recul (et surtout après les avoir revu), mes deux films fétiches l’an passé étaient plutôt en fait There will be blood et Into the wild. Sortir dix films sur plus de quatre-vingt vus en salle, pas évident ! Alors suivent de près : Les noces rebelles, District 9, Morse, The wrestler, La route, The reader, Gran Torino, Looking for Eric

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Etienne

1- District 9 (Neill Blomkamp)
2- Morse (Tomas Alfredson)
3- Gran Torino (Clint Eastwood)
4- Le ruban blanc (Michael Haneke)
5- Un prophète (Jacques Audiard)
6- OSS 117: Rio ne répond plus (Michel Hazanavicius)
7- Inglourious basterds (Quentin Tarantino)
8- Watchmen (Zack Snyder)
9- Antichrist (Lars von Trier)
10- La route (John Hillcoat)

Film poubelle : Prédictions (Alex Proyas) et 2012 (Roland Emmerich)

Cinématographiquement, j’ai trouvé cette année bien plus riche que la précédente. La variété et la qualité étaient au rendez-vous. Cela a été très difficile de faire une sélection (il manque encore Looking for Eric de Loach, Jusqu’en enfer de Raimi ou le remake pour une fois réussi de Star Trek par Abrams). De plus je n’ai encore vu ni Avatar ni Vincere.
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Eric

1- Gran Torino (Clint Eastwood)
2- Inglourious basterds (Quentin Tarantino)
3- Etreintes brisées (Pedro Almodóvar)
4- Dans la brume électrique (Bertrand Tavernier)
5- The reader (Stephen Daldry)
6- OSS 117: Rio ne répond plus (Michel Hazanavicius)
7- Les noces rebelles (Sam Mendes)
8- Démineurs (Kathryn Bigelow)
9- Loin de la terre brûlée (Guillermo Arriaga)
10- Slumdog millionaire (Danny Boyle)

Film poubelle : Le déjeuner du 15 août (Gianni di Gregorio)
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Romain

1- Vincere (Marco Bellochio)
2- Les herbes folles (Alain Resnais)
3- Le ruban blanc (Michael Haneke)
4- Inglourious basterds (Quentin Tarantino)
5- Kinatay (Brillante Mendoza)
6- Le sens de la vie pour 9,99 $ (Tatia Rosenthal)
7- Louise Michel (Gustave Kervern, Benoît Delépine)
8- Gran Torino (Clint Eastwood)
9- The proposition (John Hillcoat)
10- Whatever works (Woody Allen)

Film poubelle : Villa Amalia (Benoît Jacquot)
(il y a eu des dizaines de films bien plus mauvais cette année, mais parmi ceux que j’ai vus, je choisirais celui-là)

13 commentaires à propos de “La Kinopithèque, florilège 2009”

  1. En tout cas, ces tops sont bien plus équilibrés en termes de nationalité que ne le laisse supposer le texte d’introduction. Mais c’est assez habituel quand on se penche sur les listes annuelles des cinéphiles.
    En revanche, la prédominance américaine ressort lorsqu’il s’agit de faire un bilan en fusionnant les listes (comme je le fais en ce moment pour les années 2000 : d’ailleurs, à quand celle(s) de la Kinopithèque ?). La raison en est simple : les films des grands auteurs américains, tout le monde les voit, pour les autres, c’est beaucoup plus éparpillé…

    Bonne année à La Kinopithèque.

  2. Hello !

    Tout comme Etienne j’ai trouvé cette année cinématographique d’une richesse folle… Et j’ai été la première étonnée de trouver dans mes préférés autant de films français et/ou de premiers films fort prometteurs.

    Et une dernière précision, à voir la difficulté qu’ont certains films d’être diffusés (et en VO, SVP merci) dans nos charmantes provinces, il n’est pas difficile de comprendre aussi pourquoi tant de films américains se retrouvent au pinacle… Je ne suis donc pas prête de quitter Paris 🙂

  3. Les centres villes sont une chance pour les cinéphiles. Paris, bien sûr (ce n’est plus une chance mais une mine), Toulouse également, d’autres tout autant (?).

    Quant aux malheureux qui habitent les campagnes lointaines, ils luttent pour ne pas consommer uniquement hollywoodien et ils font de la route… 90 km aller-retour demain soir pour voir La danse, le ballet de l’Opéra de Paris de Wiseman ? D’un autre côté, parcourir monts et vallées pour une pellicule a ses charmes.

    Quant à ton classement, Frédérique, je n’ai vu que 3 des 15 films retenus. Et parmi eux, seulement le 8e de ma propre liste.

    Et toi, un film poubelle ?

  4. Et bien Benjamin, une poubelle n’est pas un film… J’appellerai plutôt la chose « bouse » ET JE NE L’AI PAS VUE !!!
    Je ne me permettrai donc pas d’en faire la critique mais il m’a suffit d’avoir subi de nombreuses semaines la projection de la bande annonce de l’étron de Yann Moix [Cinéman] pour savoir que mon masochisme naturel a des limites. On peut rater un film par inconscience, incompétence ou excès de confiance en soi, mais l’irrespect non ! Mon sens de l’humour connait sans doute des ratés… Mais jamais je ne verrai ce truc !!

  5. Benjamin : Pour le Wiseman, j’en ai fait l’autre jour 60/70 (des kilomètres), mais ça les vaut largement !

    Et puisque l’on m’a demandé par ailleurs de citer mon « film poubelle » : la réponse coule de source, c’est Home de Yann Arthus Bertrand.

  6. Bonjour tout le monde

    Je vois que vous êtes nombreux à citer OSS 117 ; j’avais failli sacrifier l’Almodovar pour Hazanavicius, peut-être que j’aurais dû…

    Film poubelle, je dirais The reader. Et il y en a forcément des pires, mais celui-là m’a particulièrement énervé ! Aller, bonne année.

  7. Surprenant cet attachement aux étendards cannois (Le ruban blanc, Antichrist), si je n’ai pas vu le premier (tout de même soumis à controverse) le second est une purge anti-cinématographique. Sans compter qu’on y trouve Charlotte Gainsbourg. Il n’a vraiment plus rien pour lui ce Lars.

    Pour le reste vos votes sont légitimes et on y trouve globalement tout ce qu’il y avait à conserver de cette année il est vrai assez variée. J’aurais bien vu Les noces rebelles plus haut et Là-haut juste cité.

    Sur ce, bonne année ciné à tous.

  8. Si le premier semestre de 2009 nous a réservé des affiches alléchantes, j’ai été déçu par la fin de l’année avec un grand vide en septembre puis un second en novembre et décembre fréquemment réservés à la science fiction, l’animation, genre dont je ne suis pas grand amateur. Côté « nationalité » des films présents au classement, peu importe qui réalise le film, les sujets eux sont variés :
    Inglourious basterds (USA) se déroule en France
    Gran Torino (USA) traite des rapports entre différentes communautés (américaines et asiatiques)
    Démineurs (USA) a pour thème la guerre en Irak
    Slumdog (USA) est entièrement consacré à l’Inde…
    The reader (USA) : l’Allemagne de l’ouest au sortir de la Seconde Guerre mondiale

    Il y a donc une grande diversité dans ces classements, je serais beaucoup plus dérangé si tous ces longs métrages US étaient refermés sur eux-mêmes à ne raconter que des histoires américaines sans aucune ouverture sur le monde. Et ça, un pays malheureusement le fait trop souvent, le nôtre : que de films « franco français »!

    Vive la diversité culturelle !

    et excellente année 2010.

  9. Je ne sais pas si proportionnellement, les productions françaises voyageant en dehors de l’hexagone (Villa Amalia, Je veux voir, Dans la brume électrique…) et les productions US plantant leur caméra à l’étranger ne se valent pas.

    De même, celles qui ne savent pas se dégager des clichés propres à leur culture. Une nouvelle « certaine tendance du cinéma français » (?), notamment parmi les comédies populaires (auxquelles les figures de Kad Merad, Dany Boon, Isabelle Mergault, Franck Dubosc appartiennent, mais aussi plus aléatoirement Lanvin, Daroussin, Berléan…).

    Que dire enfin de l’imitation technique et narrative du cinéma américain par les réalisations françaises ? Non pas influence artistique, mais copiage, étalonnage sur les productions US (multiplication des « biopics », productions Besson, comédies formatées…).

    J’ignore si elle existe, mais le cinéma français de ces vingt dernières années mériterait une analyse d’envergure. Peut-être quelques pistes dans Le dictionnaire du cinéma populaire français sous la direction de Y. Dehée et C.-M. Bosséno (Nouveau monde éditions, 2009). D’autres références ?

  10. C’est ton droit, mais cela permet de ressortir ce qui nous a marqué, de dégager les « meilleures œuvres » et de partager/échanger des avis ce qui est un des buts de la Kinopithèque. Après je respecte ton sentiment, il y a bien des gens qui n’aiment pas l’hiver et d’autres pas l’été…

  11. J’étais longtemps réfractaire à ces palmarès également (d’autant plus quand il s’agit de « Top ten » et autre « best of« ). Pourtant, ces comparaisons sont aussi nécessaires pour estimer les œuvres, dégager des modes et des tendances.

    Sinon, voilà ma sélection pour l’année 2009 chamboulée après avoir vu (tardivement, oui, mais au cinéma tout de même !) Vincere de Bellochio que je place très haut dans la liste de mes favoris.

    Enfin, les résultats simplement copiés du 20e Prix des auditeurs du Masque et la Plume (parfois surprenant, Tavernier ou Guédiguian, voire affligeant, Boyle !) :

    FILMS FRANçAIS
    1 Un prophète, Jacques Audiard
    2 Welcome, Philippe Lioret
    3 A L’origine, Xavier Giannoli
    4 Les herbes folles, Alain Resnais
    5 La Journée de la jupe, Jean-Paul Lilienfeld
    6 Dans la brume électrique, Bertrand Tavernier
    7 Non, ma fille tu n’iras pas danser, Christophe Honoré
    8 L’armée du crime, Robert Guédiguian
    9 Les beaux gosses, Riad Sattouf
    10 Hadewijch, Bruno Dumont

    FILMS ÉTRANGERS
    1 Gran Torino, Clint Eastwood
    2 Vincere, Marco Bellochio
    3 Inglourious basterds, Quentin Tarantino
    4 Le ruban blanc, Michael Haneke
    5 Mary et Max, Adam Elliot
    6 Harvey Milk, Gus Van Sant
    7 Slumdog millionnaire, Dany Boyle
    8 Etreintes brisées, Pedro Almodovar
    9 Looking for Eric, Ken Loach
    10 Les noces rebelles, Sam Mendes

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