On l’appelle Trinita (Lo chiamavano Trinità…)

Enzo Barboni, 1970 (Italie)

Le réal se fait appeler E.B. Clucher. Mario Girotti et Carlo Pedersoli se font appeler Terence Hill et Bud Spencer. Et un des plus cools (mais le plus fainéant) des héros de westerns italiens, On l’appelle Trinita. Trinita et son frère Bambino sont si bons au pistolet qu’ils préfèrent distribuer des baffes. Le film ressemble à une aventure d’Astérix et Obélix dans laquelle les Romains auraient été remplacés par un colonel élégant (ici l’habit ne fait pas le moine) et ses sbires, des accapareurs de terres (Farley Granger repêché d’une carrière ayant bifurqué vers la télévision). Agressés, les inoffensifs et innocents Mormons tombent sous la protection de ces bandits de Trinità et Bambino qui leur apprendront à se battre avec parcimonie et contre les mauvais chapeaux de tous horizons. Le film est un brin longuet mais ce n’est pas aussi ringard qu’on l’a dit. Deux trois répliques font mouches et les personnages ne sont pas déplaisants (en dehors des principaux, le Mexicain locataire de la prison en running gag ou Jonathan l’assistant qui nous rappelle les vieux compères de John Wayne dans les films de Ford). Plaines et prairies (romaines, elles, pour le coup), musique (le savoir-faire de Franco Micalizzi) et bagarres joviales font le reste. Moins violent que Django (1966) de Corbucci (pour qui Barboni a travaillé en tant que directeur photo), Trinita ouvre une veine plus burlesque dans le genre, un filon Laurel et Hardy sauce spaghetti.

La Rivière Rouge (Red River)

Howard Hawks , 1948 (États-Unis)

La Rivière Rouge nous éblouit dès le début. Le cow-boy quitte le convoi car il veut s’installer, s’approprier une terre au Sud et y conduire ses bêtes. Il quitte la caravane de pionniers mais quitte aussi sa femme pour lui éviter de courir un danger tant qu’il n’a pas sa ferme. L’étreinte est superbe. Continuer la lecture La Rivière Rouge (Red River)

Django

Sergio Corbucci, 1966 (Italie)

Le western spaghetti en est encore à ses débuts. Quelques films de Duccio Tessari ou Mario Caiano… Leone a déjà sorti deux réussites avec Clint Eastwood en tête d’affiche, Solima comme Corbucci réalisent leurs tout premiers essais. Les trois Sergio sont à l’œuvre et fort de leurs succès ne tardent pas à marquer la décennie sauvage de leurs éperons. Continuer la lecture Django

Le Cavalier du désert (The Westerner)

William Wyler, 1940 (États-Unis)

Wyler met en scène le conflit qui oppose les éleveurs aux fermiers au Texas à la fin du XIXe siècle. Les plus anciennement installés font la loi, à leur manière, et se retrouvent autour du juge Roy Bean… dans son saloon. Continuer la lecture Le Cavalier du désert (The Westerner)

La dernière piste (Meek’s cutoff)

Kelly Reichardt, 2010 (États-Unis)

CONTRECHAMP

On ne sort pas indemne de la projection du dernier film de Kelly Reichardt. Si le récent True grit des frères Cohen (2010) avait démontré – par-delà l’habileté de sa narration – l’incapacité de ses auteurs à élargir l’horizon esthétique et politique du western, Continuer la lecture La dernière piste (Meek’s cutoff)