Motif # 151

L’alchimie autour du pot

Les Visiteurs de Jean-Marie Poiré (1993)

Au XIIIe siècle, Eusaebius l’enchanteur (Pierre Vial) exerce ses talents pour le compte du seigneur de Montmirail dans une salle de son château. C’est un vieux mage aux allures de Merlin, cheveux blancs, longue barbe, robe et chapeau en pointe. Il a la panoplie conforme à la version imposée par Disney. Sur un présentoir, un grand livre de formules et, encombrant presque tout l’espace, un laboratoire de vaisseaux en tout genre. Le mage y concocte vite fait une potion à base de poudre de limace et d’autres matières variées et plus ou moins goûtues, celle-là même qui fera de Godefroy et de Jacquouille les visiteurs du monde moderne avec charrette motorisée, télécommunication filaire et fée électricité. Après absorption du breuvage, Eusaebius prononce la formule : « Per Horus et per Ra et per Sol Invictus duceres » et les visiteurs voient aussitôt leur corps se changer en cristal pour le plus noble des deux, en excrément pour l’autre. Un instant plus tard, tous deux basculent dans le futur. Ce n’est pas de l’alchimie qui est ici pratiquée. Matière vile, soleil, cristal et transformation de la matière, on tourne pourtant autour du pot. Par ailleurs, malgré l’allusion au « soleil invaincu », ni Eusaebius, ni Jean-Marie Poiré ne transmutent rien en or et certainement pas le film, amusant quand on a 8 ou 10 ans.

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