Donjons & Dragons : l’honneur des voleurs

Jonathan Goldstein et John Francis Daley, 2023 (États-Unis)

Pas sûr que « honnête » soit le plus approprié des épithètes pour un film sur des voleurs. Cependant le divertissement s’en tire mieux que le navet produit jadis et cela même si son réalisateur portait un nom de roi. Mieux que le Donjons & dragons de Solomon en 2000, cette nouvelle quête permise par Paramount et Hasbro associés (après les histoires juridiques habituelles) est un peu plus digne, sans les valoir toutefois, de nos parties de jeu de rôle.

L’équipe réunie est plutôt sympathique et les acteurs enrôlés à la hauteur de la tâche. Chris Pine à l’aise dans ce rôle d’aventurier séducteur. Michelle Rodriguez a la maîtrise de ses jets de dés et parvient à assez de réussites critiques pour transformer chaque épreuve en parcours de santé. Sophia Lillis est charmante avec toute une faune sous la peau dont un ours-hibou à qui l’on aurait pu quand même éviter un accès de nervosité dont pâtit la sorcière rouge semblable au défoulement de Hulk exaspéré par Loki (Avengers, Whedon, 2012). L’antagoniste, Sofina la sorcière (Daisy Head), existe moins il est vrai. Hugh Grant n’offre quant à lui qu’un sourire fourbe reproduit à chacune de ses apparitions.

Les rondeurs du dragon bien portant compensent sur l’originalité. On pourra dans un dernier temps faire la fine bouche sur les effets spéciaux, pas toujours aboutis , et s’ils se remarquent déjà sur grand écran, il y a des chances que le petit ne corrige pas l’impression. N’insistons pas, ce serait prendre cet artefact de deuxième catégorie pour ce qu’il n’est pas. La magie ici est commune mais elle opérera certainement sur les joueurs qui ont encore tout à gagner à ce genre d’aventure.