Alexandre Aja, 2021 (États-Unis, France)
O2 est un mashup de Buried (Cortés, 2010), 82,7 % de la matière recyclée, 2001 (Kubrick, 1969), 12,1 % de la matière recyclée, et Interstellar (Nolan, 2012), 5,2 % de la matière recyclée. Aja ajoute une dose d’antimatière à l’ensemble et met à disposition de Netflix un huis-clos pensé comme un casse-tête plus intéressant sur le papier que devant l’écran (à 60 %), ce qui laisse malgré tout (et en dépit des réserves qui suivent) un certain plaisir au spectateur. Un temps pensé comme un projet américain, le film prend un autre virage durant le confinement dû au Covid-19 : le réalisateur de Crawl (2019) se charge finalement de la réalisation, s’installe dans les studios d’Ivry-sur-Seine et tourne en français avec des acteurs hexagonaux (on pourrait dire 100 % français si on oubliait que le scénario est américain et qu’une plateforme US y a mis ses ronds). Le film débute donc de cette façon et étire très longtemps sa situation initiale : Mélanie Laurent, accidentellement réveillée de sa cryogénisation, est coincée dans une capsule biomédicale avec pour seul interlocuteur MILO, l’intelligence artificielle qui l’enferme, alias Mathieu Amalric. Afin de rythmer ce long moment et créer du suspense, l’oxygène de la capsule est limité à 35 % et diminue d’autant plus rapidement que la jeune femme s’affole. Afin de créer un certain mystère et qu’il y ait une autre matière à réflexion, le personnage de Mélanie Laurent se réveille amnésique. Alors que les réserves d’oxygène s’épuisent, à elle de passer en revue toutes les options possibles pour tenter de sortir de sa prison, MILO l’aidant, malgré ses verrous, à coup de seringues et d’informations sélectionnées. Probablement le labyrinthe manque d’originalité pour vraiment nous captiver. On ne s’attache pas vraiment non plus à la fille (25 % d’empathie). Quand le film s’ouvre sur l’espace, le twist fonctionne assez pour recréer de l’intérêt (+ 13%). Plus que la transposition mémorielle, la cryogénisation ou le voyage sidéral, il y a ces samares d’érable que l’ingénieur contemple et qui offrent une meilleure matière à rêverie (à 77 %).