Jerry Zucker, 1990 (États-Unis)
GHOST OU LE CAPITALISME SPECTRAL
Demi Moore en jolie artiste amoureuse (pas toujours très convaincante dans l’émotion), Whoopi Goldberg en interprète extralucide (parfois en roue libre comme le tour de potier de la précédente) et Patrick Swayze moins consistant qu’intemporel en apprenti fantôme, Ghost a pourtant marqué son temps : effets spéciaux notables, musique signée Maurice Jarre, scène devenue culte avec des caresses, de la glaise et un standard pour amoureux sélectionné par le juke-box (Unchained melody de Righteous Brothers ; c’était Smoke gets in your eyes des Platters qui accompagnait Always chez Spielberg un an avant). Ce n’est bien sûr pas aussi délicat que L’aventure de madame Muir (Mankiewicz, 1948), mais le charme de Ghost n’a pas entièrement passé. On fait toutefois davantage attention à certains défauts, comme la bonne morale chrétienne : aux lumières célestes qui attendent les bons, aux démons qui emportent les criminels et à un chèque de deux millions laissé aux bonnes sœurs du coin de la rue. Sur un tout autre sujet, peu après Wall Street (Stone, 1987) et la même année que Pretty woman (Marshall), Ghost semble à son tour offrir un choix aux golden boys appâtés par l’argent (Patrick Swayze et Tony Goldwyn). En bon courtier promis au paradis et à l’amour, Swayze décèle la fraude, tandis que son collègue, qui en est l’auteur et qui sert la mafia, n’en réchappera pas. Ghost ou comment conjuguer la romance fantastique avec le contexte financier américain au début des années 1990.
Complètement passé au travers, sans doute son caractère trop éthéré. Jarre et poteries n’auront donc jamais eu mes faveurs, pas plus que le dirty dancer qui ne trouve grâce que sur une planche. Peut-être qu’aujourd’hui, avec le recul…
Un magnifique film, un conte moderne qui allie comédie, romanesque et fantastique à merveille. Un très bon moment
Sans doute le pire film de Patrick Swayze. Une daube soporifique, aseptisé et indéfendable.
Ce film reçoit des avis partagés. Je l’ai vu tout jeune et il m’avait fait impression. Je ne devais pas être complètement indifférent ni à Demi Moore, ni aux effets spéciaux ni au rétablissement de la justice par Patrick Swayze. Maintenant Swayze, s’il peut être attachant, il n’a jamais fait de grand film. De ceux vus je ne mettrais vraiment en avant que Point break.