Le goût de la cerise

Abbas Kiarostami, 1997 (Iran)

M. Badii, comme le pseudo-William Blake (Dead man, Jim Jarmusch, 1996), traverse un territoire qui n’est plus tout à fait celui des hommes mais plutôt celui des âmes. Si le poète au pistolet est dès le commencement condamné à descendre aux enfers, M. Badii, lui, peut-être à l’image de l’Iran tout entier, erre encore au purgatoire. Continuer la lecture Le goût de la cerise

Rashomon

Akira Kurosawa, 1950 (Japon)

Kyoto, capitale du Japon, à l’époque de Heian*. A l’abri d’une pluie torrentielle, sous la porte des démons (« Rasho-mon »), un bonze et un bûcheron évoquent une histoire criminelle à laquelle ils ont en partie assisté et qui les décontenance. Un roturier prête l’oreille à leur récit mais, lui, ne paraît guère surpris. Continuer la lecture Rashomon

Le dernier voyage du juge Feng

Liu Jie, 2007 (Chine)

Nous avons passé des vacances dans les campagnes de Yamagata au Japon dans Omohide poro poro d’Isao Takahata (1991), puis dans la périphérie rurale de Séoul en Corée du Sud dans Jiburo de Lee Jung-hyang (2002), nous voilà à présent, toujours loin des villes, en train de grimper les versants des montagnes de la province du Yunnan au sud-ouest de la Chine avec la greffière Yang (Yang Yaning), le jeune juge Ah-Luo (Yulai Lu), le juge Feng (Baotian Li) et leur petit cheval qui porte sur son flanc l’emblème de l’Etat qu’ils représentent. Continuer la lecture Le dernier voyage du juge Feng

Jiburo

Lee Jung-hyang, 2005 (Corée du Sud)

C’est un film simple, sans naïveté aucune, et beau. L’histoire se résume à ces mots : un enfant de sept ans est confié à sa grand-mère habitant la campagne (dans le village isolé de Youngdong dans la province de Choongbuk en Corée du Sud) par sa mère qui rentre régler des affaires en ville. Nous sommes dans la sensibilité des films de Hayao Miyasaki Continuer la lecture Jiburo