Guillermo del Toro, 2008 (États-Unis)
Je n’ai pas vu le premier épisode du « garçon de l’enfer » (même si je me souviens de la bande son signée Dimmu Borgir !) ni encore Le labyrinthe de Pan, sorti en 2006, mais je connaissais néanmoins tout le talent et la réputation de visionnaire de ce fameux réalisateur mexicain dont la côte de popularité ne cesse de grimper ces dernières années… Surtout depuis que l’on a appris qu’il reprenait le flambeau de Peter Jackson pour réaliser Bilbo le Hobbit (prévu pour 2011 ou 2012) et un autre film tiré de la mythologie de la Terre du Milieu de Tolkien. Apparemment, ce second épisode de Hellboy est totalement dissocié du premier et il n’est donc pas nécessaire d’avoir vu le film de 2004 pour comprendre celui-ci. D’ailleurs, on voit le personnage Hellboy (Ron Perlman) enfant et ado dans ce nouveau long métrage : on a ainsi presque l’impression qu’il s’agit du premier volet de la série (nul doute qu’il y en aura un troisième).
Il n’y a qu’à voir les films de super-héros chroniqués sur la Kinopithèque en 2008 pour s’apercevoir que cette année aura été vraiment un très bon cru dans un genre qui a su se renouveler et gagner en crédibilité. Lorsqu’on va voir Batman, Hulk, Iron Man ou Hellboy (malgré les différences de style) ce n’est plus seulement du « gros ciné pop-corn », du divertissement « blockbusterisé » à outrance, mais de véritables œuvres artistiques. Et ce nouveau Hellboy est peut-être la meilleure sortie du genre en 2008 avec The dark knight de C. Nolan…
Hellboy s’en distingue toutefois puisque le super-héros qui à l’apparence d’un super vilain se révèle plutôt être un comique au grand cœur ! Hellboy II regorge d’humour fin et décalé. Il arrive même que des moments de poésie nous touchent (non, ça ne bourrine pas tout le temps !) et fassent de Guillermo del Toro un réalisateur tout à fait singulier. Son unikson a fait son King Kong (2005) et prévoit de réaliser deux épisodes de Tintin (le premier est signé Steven Spielberg !), lui s’attaquera à Frankenstein (dans Hellboy IIvers est d’un esthétisme et d’une richesse absolument ahurissante ! Un véritable génie de créativité dont l’imagination débordante lui a permi de bâtir un véritable « underworld » peuplé de dizaines de races différentes. Dans une scène par exemple, on pense bien sûr au Retour du Jedi (Marquand, 1983) et à son fameux bar rempli de bêtes aussi étranges et marrantes les unes que les autres. Ici le nombre de créatures est décuplé : on a même du mal à voir tout ce qui se passe à l’écran tant l’image fourmille de détails ! Les maquillages, les costumes, les effets spéciaux et une image de synthèse de toute beauté régalent nos yeux… Du grand art, pleinement maîtrisé. Cependant, fort heureusement, tout ce déballage esthétique ne sonne pas creux et Hellboy, narré à la manière d’un conte (de Noël d’ailleurs, puisque l’histoire se situe, et c’est loin d’être un hasard, durant cette période), possède un véritable scénario, plein de charme au demeurant.
On en prend donc plein les yeux, scotché à son fauteuil, on sourit ou on rigole franchement (grâce notamment au brillant Jeffrey Tambor, découvert pour ma part dans Rencontre avec Joe Black de M. Brest, 1998). Une vraie belle et grande réussite pour ce film « de monstres ». Et puis del Toro fourmille de projets : alors que Peter Jackson a fait son King Kong (2005) et prévoit de réaliser deux épisodes de Tintin (le premier est signé Steven Spielberg !), lui compte s’attaquer à Frankenstein (dans Hellboy II, un clin d’œil est fait à cette célèbre créature puisqu’une ancienne version de l’œuvre passe sur une télé), un nouveau Dr Jekyll et Mr. Hyde, Deadman ou d’autres annoncés tels que The witches, Champion, Les montagnes hallucinées, Saturn and the end of days, Slaughterhouse, Killing on carnival row, Drood, etc. Bref, son imagination n’est pas prête de se tarir et son agenda est déjà complet pour les dix prochaines années, à moins qu’il n’ait le don de dédoublement ! Le meilleur reste très probablement à venir…
Peu de choses à rajouter à ta critique. Sinon que l’ombre de Tolkien plane sur ce film (le langage utilisée par la tribu souterraine des Elfes n’est pas sans rappeler celle de la Terre du milieu). Cela donne envie de voir Bilbo le Hobbit qui sera, je pense, très différent de la trilogie de Peter Jackson. En bref, j’ai vraiment aimé ce film qui dépasse largement le premier volet par sa qualité.