Tim Story, 2005 (États-Unis)
Genèse d’une histoire fantastique, qui explique comment, après avoir été balayés dans l’espace par un étrange nuage cosmique, cinq scientifiques subissent des transformations génétiques… étonnantes, Les quatre fantastiques est une entrée en matière de la BD sur grand écran plutôt rock ‘n’ roll. Les pouvoirs qui se révèlent aux cinq personnages, et l’idée d’origine est forte (encore une fois, merci à Stan Lee et à Jack Kirby qui créent ces personnages au début des années 1960), se trouvent en parfaite adéquation avec leurs personnalités. La tête brûlée Johnny Storm (Chris Evans) devient torche humaine ; le cerveau du groupe, Reed Richards (Ioan Gruffudd), a la capacité de s’adapter à toutes les situations et se transforme par conséquent en homme élastique ; la sublime Sue Storm (Jessica Alba), qui au moment de l’accident a du mal à exister pour l’homme qui l’attire, est la femme invisible ; le plus physique de tous, Ben Grimm (le remarquable Michael Chiklis) devient l’indestructible créature de pierre, La Chose. Cinq ai-je dis ? Oui mais le cinquième ne joue pas dans le même camp. Fatalis (Doctor Doom en vo, interprété par Julian McMahon), entrepreneur mégalomane et glacial, a tenté de conjuguer sciences et profits pour son plus grand malheur : couvert d’une peau de métal, il est à sa guise conducteur d’électricité. Les quatre fantastiques forme le premier groupe de super-héros publié par Marvel et Tim Story se saisit parfaitement de l’esprit du comic-book : ainsi la confrontation finale entre les fantastiques et Fatalis est une parfaite démonstration du travail d’équipe. Les situations et les dialogues sont très téléphonés, parfois gratinés de deux ou trois vannes amusantes et l’ensemble est très, très léger. Le film est tout autant distrayant.
De tous les films issus des Comics (DC Comics inclus), celui-ci est « moyen » (je suis plus que gentil). On peut faire mieux, mais on peut aussi faire bien pire.
Il me semble que l’on retient une certaine morale des Comics, de ce film rien du tout. Heureusement que certains réalisateurs apportent cette touche manquante dans leurs œuvres, pour ne pas citer tous les Batman (1989-2008) de Tim Burton, de Joel Schumacher et de Christopher Nolan. La trilogie (future tétralogie) Spider-Man (2002-2007) de Sam Raimi. Blade (1998) de Stephen Norrington (l’oubli des suites est volontaire) et le tout récent Iron Man de Jon favreau (2008). Erreur de casting ou machine à pognon ?
Une machine à fric sans aucun doute dont tous les studios se sont emparés (ici 20th Century Fox et Marvel Films), mais Tim Story livre tout de même un divertissement.
La « morale », telle qu’elle est vue par Disney par exemple, est bien présente dans Les quatre fantastiques. Les transformations des personnages, celle de La Chose en particulier, illustrent bien le laïus sur les apparences qui n’ont pas d’importance, contrairement aux sentiments. C’est très enfantin mais heureusement le film n’insiste pas dessus.
J’entends par morale ce qu’on en retire du film. Personnellement rien du tout, contrairement aux comics.