Baz Luhrmann, 1996 (États-Unis)
S’il est un film de Baz Luhrmann que je supporte plus que les autres c’est Roméo + Juliette, film vu à sa sortie ou presque et donc assez jeune pour trouver cette ultra modernisation de la tragédie plutôt réjouissante.
Voilà donc Shakespeare transposé en Californie, non plus Vérone mais Verona Beach à Los Angeles. La violence est clippée, les couleurs explosives, Mercutio est transformé en drag queen, ce qui est plutôt amusant et bien senti (Harold Perrineau), Tybald est un lieutenant latino au style d’une sophistication rare (John Leguizamo)… Baz Luhrmann mélange les genres avec outrance : romance et drame façon western spaghetti dopé, comique grotesque (la nourrice jouée par Miriam Margolyes) et film de mafieux (Paul Sorvino et Brian Dennehy en barons ennemis, les seigneurs Capulet et Montaigu)…
L’introduction et l’épilogue sont abandonnés à un pseudo-journal télévisé et, de cette façon, toute la dramaturgie d’origine paraît ternie, rapetissée, mal recyclée plutôt qu’adaptée à travers ce simple poste de télévision. Baz Luhrmann vulgarise, soit.
Cependant, le texte est puissant, le récit captive et puis il y a Claire Danes et Leonardo DiCaprio incarnant les amoureux passionnés. En le voyant jeune, difficile de ne pas succomber à leur charme. Le monde tout autour peut bien s’agiter, tout renverser, le cœur ne se trompe pas.

