Pour elle

Fred Cavayé, 2008 (France)

Bon polar, qui, pour une fois, n’est ni consensuel ni trop grand public, bien interprété, notamment par Vincent Lindon plutôt étonnant. Le thriller est haletant et tient le bon dosage entre action et suspense. Il peut surtout se baser sur un scénario solide : un couple banal, dont la femme, Lisa (Diane Kruger), se trouve mêlée à une affaire de meurtre à cause d’un mauvais concours de circonstance (… au mauvais endroit au mauvais moment). De là, tout s’enchaîne : erreur de justice, condamnation sévère et emprisonnement long. Le mari, simple professeur, à force de découragement et d’exaspération, cherche alors par tous les moyens à faire évader son épouse, innocente.

Pour elle est très bien ficelé et nous garde en haleine du début à la fin. Quelques scènes sont assez violentes, mais suffisamment crédibles pour donner au film une envergure que bon nombre de polars français souvent aux allures de téléfilms n’ont pas. Et la présence du « maître » en la matière, Olivier Marchal (MR73), a pu aider pour que le film gagne justement en crédit.

Malgré quelques incohérences (Julien, joué par Vincent Lindon, au lieu de brûler ses plans les jette tout simplement à la poubelle… La police les retrouve donc immédiatement !), Pour elle est par conséquent une assez bonne surprise.

2 commentaires à propos de “Pour elle”

  1. Pour elle est un film d’action agréable et plaisant à regarder. C’est une histoire simple, bien jouée, mais peu originale.
    Effectivement, la ressemblance entre le scénario de Pour elle et Prison break est frappante, comme par exemple la décoration du mur de la maison de Vincent Lindon faite de papiers et autres journaux, servant à la construction de son idée d’évasion pour son épouse, alias Diane Kruger. Un clin d’œil à la série Prison break sur laquelle Pour elle s’est grandement inspiré.

  2. Vous avez raison. Tout est bien ficelé à l’écriture. Rythme et montage impeccables. Acteurs irréprochables. Cavayé impressionne par une certaine maîtrise dès son premier film. Il n’ajoute pourtant rien à une histoire qui reste ordinaire au cinéma. On se demande presque à quoi sert le film sinon montrer un savoir-faire dans l’action et le film de genre (l’évasion en l’occurrence).

    Un détail. Olivier Marchal amuse en ex malfrat. C’est quand même Olivier Marchal, estampillé « ex flic – réalisateur quelques fois pas trop maladroit », alors s’il raconte comment faire pour braquer une banque, blanchir de l’argent ou s’évader de prison, le spectateur ne peut que boire ses paroles dans une très grande crédulité et par conséquent, ce que fait Lindon, suivre ses conseils au mot près.

    Il ne me faudra pas beaucoup d’imagination pour deviner dans la réalisation suivante de Cavayé, A bout portant (2010), le même savoir-faire, les mêmes courses poursuites, le même homme qui va tout faire pour sauver sa femme, le même film qui n’a rien à dire et dont on dira qu’il est bien fait.

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