Tom Twyker, 2009 (Etats-Unis, Allemagne)
Non, Clive Owen n’est pas le nouveau James Bond. Toutefois, il y ressemble fortement. A défaut d’être un agent de sa majesté, il est un modeste agent d’Interpol et, en guise de James Bond girl, une autre star internationale, Naomi Watts. Ajoutez à cela un scénario aux multiples ficelles (et d’actualité, car tiré d’une histoire vraie) sur une puissante multinationale, l’International Bank of Business and Credit, impliquée dans le blanchiment d’argent à grande échelle et le financement de conflits armés, une touche politique, une mise en scène musclée et un tournage aux quatre coins du monde (Italie, Turquie, Etats-Unis, Allemagne…), l’ensemble oscillant entre film d’action et d’espionnage, vous obtenez bien un « James Bond like » réussi, crédible et rythmé.
Ce thriller politique met un peu de temps à prendre ses marques mais une fois la machine lancée, il tient en haleine jusqu’au dénouement (ou plutôt non-dénouement…) final. Clive Owen (Les fils de l’homme d’Alfonso Cuaron, 2006), le beau ténébreux au regard sombre est toujours aussi charismatique et son duo avec Naomi Watts plutôt convaincant. Il manque néanmoins un ingrédient, ou en tout cas le savoir-faire d’un grand réalisateur, pour transformer ce bon thriller en un meilleur film. Voilà peut-être toute la différence entre un Spike Lee et Tom Twyker ; à titre de comparaison, cette enquête n’atteint jamais le niveau d’Inside man (2005). Mais, toujours en guise de comparaison, L’enquête (The International) est tout de même plus intéressant que le décevant Quantum of solace (Marc Forster, 2008), pour reparler de cette ressemblance avec l’agent 007.
A noter, une fusillade impressionnante qui se déroule dans la rotonde du musée Guggenheim de New York, je ne dirai pas « digne de celle vue dans Heat » (Michael Mann, 1996), car cette dernière est vraiment d’anthologie, mais elle constitue néanmoins la scène de bravoure du métrage. Un divertissement efficace et plutôt intelligent car, à la différence du dernier James Bond (oui, j’y reviens !) le scénario amorce quelque réflexion sur la mondialisation des échanges financiers, l’implication politique des banques, leur capacité à profiter de l’instabilité des Etats et de pouvoir aussi bien arranger des crimes pour son meilleur développement que participer à de l’aide humanitaire pour sa publicité.
J’aime beaucoup ce réalisateur Tom Tykwer, avec son film qui nous tient en haleine jusqu’à… la fin. C’est bien me direz-vous mais la fin m’a laissé sur ma faim. Lola rennt (ou Cours, Lola, cours pour les francophones) fait en 1999 m’avait bien plu.
Là où le film m’a déçu c’est précisément à partir de la fameuse scène de fusillade qui marque la fin de l’enquête politico-financière pour aller vers une dernière partie beaucoup plus tape-à-l’œil avec le lot d’émotions, de fusillades et de courses-poursuites.
En tout cas, Clive Owen est excellent…