Tommy Wirkola, 2013 (États-Unis, Allemagne)
Cette version exubérante de Hansel et Gretel plongée dans un univers fantasy propose en vérité un cadre tout à fait incertain. Les héros (Jeremy Renner et Gemma Arterton) évoluent en un temps qui hésite entre Moyen Âge et modernité (le village, la forêt, la sorcière) et qui ne négligent d’ailleurs pas ses influences steampunk (les costumes, les trop gros canons et les arbalètes à tir automatique, sans parler de tout l’attirail médical avec seringues et horloge à diagnostic). Côté grosses vilaines, le sabbat est orchestré à la baguette (tordue), bien qu’avec l’intervention des héros (et d’un troll et d’un apprenti), le ballet des sorcières en balais tourne court. C’est dommage, elles avaient pourtant pensé leur truc : emprunt à Harry Potter pour la sophistication des baguettes de fabrication artisanale et au Magicien d’Oz de Fleming (1939) pour le faciès avec mentons en pointe de la sorcière en chef (Famke Janssen). Remarquons également un procès en sorcellerie (moins fun que dans Sacré Graal, Jones et Gilliam, 1975) permettant d’introduire le très très intolérant Peter Stormare (sa mort n’en sera que plus brutale) et la jolie Ingrid Bolsø Berdal, trop rousse pour ne pas cacher quelque chose. On n’ira guère plus loin dans la description du navet, sauf peut-être pour s’amuser de toute la documentation manuscrite dont dispose Hansel et Gretel, avec une fiche par enfant disparu (puisqu’il s’agit d’une affaire de ce type), digne des dossiers à trombone des commissariats modernes. Le film paraît avoir été porté par le réalisateur norvégien qui signe aussi son scénario. Il n’est pas inutile de préciser alors qu’il est aussi à la base de Dead snow (2009) avec des nazis sortis de la glace pour gâcher les vacances d’adolescents venus profiter de la joie des sports d’hiver…