La femme sans tête

Lucrecia Martel, 2009 (France, Argentine)

Le cinéma argentin connaît en ce moment un certain essor. La femme sans tête a été produit en 2007, il a été présenté à Cannes l’année dernière mais n’est sorti que ce mois de mai 2009 sur nos écrans. Une quadragénaire bourgeoise roule sur une petite route et heurte brutalement, du moins semble-t-il, quelqu’un. Elle prend la fuite et décide d’ignorer le fait. Mais la culpabilité est parfois trop forte et elle sera bien obligée de se confier à un proche.

Il s’agissait pour Lucretia Martel de montrer comment un événement inattendu et grave pouvait entraîner une grande confusion dans l’esprit d’un individu. Mais c’était aussi l’occasion de dénoncer les grandes inégalités présentes dans le pays. Le cas des Indiens est flagrant : ils continuent d’effectuer de menus travaux (lavage de voitures, jardinage, ménage) pour le compte d’une classe bourgeoise dominante. C’est d’ailleurs l’un d’entre eux qui aurait été heurté par la voiture de Veronica. Malgré la chute de la dictature au début des années 1980, rien ne semble avoir vraiment beaucoup changé dans le pays.

La femme sans tête est riche par ses thèmes abordés. Malheureusement, le rythme est lent, parfois trop. On s’ennuie quelquefois ferme ce qui diminue l’impact qu’aurait pu avoir le film et, pire, on est finalement soulagé quand il se termine. Le jeu de l’actrice, María Onetto, interprétant une bourgeoise molle et détachée a de temps en temps le don de nous agacer fortement. En bref, un film intéressant, mais partiellement réussi et qui ne pourra atteindre que très difficilement le grand public.

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