Joel et Ethan Coen, 1996 (États-Unis)
Je n’avais pas revu Fargo depuis des lustres et pour tout dire je l’avais complètement oublié ! Seulement, il a atteint un statut tellement « culte » et est si souvent cité, que c’est le genre de film qu’on a l’impression de forcément connaître… et pourtant. Le voir à nouveau aura donc été bien nécessaire ! Et s’il existe encore des personnes qui ne l’ont toujours pas vu, n’hésitez pas une seule seconde !
Fargo est en effet totalement jubilatoire ! Un pur délice d’humour noir… Les frères Coen, dont c’est tout de même là un de leurs films référence (si ce n’est LE film référence), ont le don pour créer des personnages tous plus débiles les uns que les autres. En effet, il n’y a pas un seul protagoniste qui n’arbore un sourire niais, un air vaguement hébété ou agisse de manière complètement décalée… Ce qui donne droit à des scènes totalement hilarantes ! Comment un « simple » plan d’enlèvement peut autant partir en couilles dans tous les sens ?! Car c’est bien simple : tout foire du début à la fin, et, dans cette rocambolesque tragédie, il y a presque un côté « cartoon »! Mais pour celles et ceux qui n’auraient pas encore vu cet incontournable sommet d’humour noir, voici de quoi il s’agit :
Jerry Lundegaard a tout du minable vendeur de voitures. Terriblement endetté, il échaffaude le plan (bien foireux en effet !) de faire kidnapper son épouse afin que son richissime beau-père paye la caution qu’il partagera avec les deux pauvres escrocs (là on atteint l’Everest en matière de losers !) qu’il a engagés. Mais évidemment, rien, mais alors absolument rien, ne se passera comme prévu et, comme un terrible jeu de dominos, une catastrophe va en entraîner une autre, et ainsi de suite…
Fargo fait le portrait de personnages d’un cynisme et d’un pathétique que seul, à part ces réalisateurs-là, un Tarantino sait filmer… Un véritable chef-d’œuvre, je vous le dis ! Et là où l’on reste admiratif, c’est que l’histoire est tirée d’un fait réel, ce qui est bien précisé au début ! Il faut vraiment être un peu barge (ou franchement génial !) pour imaginer transformer un sordide fait divers tel que celui-ci en un film aussi décalé ! Le ton est plus caricatural (mais pas trop) que No country for old men (2008) où, dans ce dernier, l’humour est encore plus noir et parfois moins évident à cerner.
Un film absolument indispensable.