Dorothy

Agnès Merlet, 2008 (France, Royaume-Uni)

Je ne connaissais ni la réalisatrice ni aucun des acteurs, mais justement : sans aucune star, Dorothy est bluffant de réalisme et on se laisse facilement entraîner dans cette sombre et passionnante histoire.

L’histoire de Dorothy. Une jeune fille inquiétante mais finalement très attachante. Cette dernière est accusée de tentative de meurtre sur un bébé. La psychiatre Jane Morton est donc envoyée dans le village où vit Dorothy afin d’établir le profil psychologique de l’adolescente. Un village reclu et renfermé sur lui-même au Nord de l’Irlande où vit une communauté chrétienne pour le moins hostile et bien peu accueillante… Peu sympathique l’autochtone ! Malgré la grande antipathie de la population locale, la psychiatre va lentement approcher Dorothy afin de gagner sa confiance et la faire parler. Elle découvrira un cas unique en psychiatrie mêlant multiples personnalités, troubles mentaux et une forme de possession. Mais l’histoire de Dorothy est bien plus complexe qu’un simple cas psychiatrique car son état est aussi lié à un lourd secret au sein même de la communauté. Il est difficile d’en dire plus sans dévoiler la véritable intrigue du film, je rajouterai juste que le scénario est tout simplement excellent car vraiment plausible. On est à la frontière séparant le thriller du fantastique car tout ceci pourrait être vrai. C’est en tout cas très convaincant.

Les acteurs sont tout simplement remarquables : que ce soit les rustres habitants de ce petit village irlandais, plus vrais que nature (ah ‘ y’a de ces gueules !), la psychiatre interprétée à la perfection par Carice Van Houten (actrice néerlandaise que je ne connaissais pas mais qui a aussi joué cette année dans Body of lies de Ridley Scott aux côtés de Russell Crowe et Leonardo DiCaprio) ou surtout, bien évidemment, de la jeune Dorothy jouée par Jenn Murray qui réalise là une véritable performance d’actrice qui mériterait amplement une récompense digne de ce nom ! Jenn Murray tient là un rôle absolument époustouflant où, grâce à son talent d’actrice, elle arrive à donner à Dorothy de multiples personnalités : un tour de force tout simplement remarquable pour cette actrice inconnue. Il est certain qu’on va vite entendre à nouveau parler d’elle.

Un film brillant qui n’est pas un simple prétexte pour faire peur (il n’est de toute façon pas très effrayant) mais dont l’histoire, le scénario, l’atmosphère lourde et l’interprétation de l’ensemble des acteurs nous hypnotisent du début à la fin.

2 commentaires à propos de “Dorothy”

  1. Je sors juste de la séance et je vais être un peu critique. Il y a quelques erreurs dans le scénario : la psychiatre décroche le téléphone dans sa pension on lui dit que Dorothy vient d’effectuer une tentative de suicide mais elle ne connait pas le lieu de l’accident et parvient à s’y rendre…
    Les acteurs sont plutôt bons mais je ne suis pas parvenu à entrer pleinement dans l’histoire que je trouve un peu tirée par les cheveux.
    J’ai même bien ri en voyant la doyenne aveugle du village en train de jouer dans le grenier de la pension de la guitare électrique !!!
    Pour moi, en cette période estivale pauvre en sorties, il s’agit là d’un bon téléfilm, rien de plus.

  2. Je sors aussi juste de la seance et j’ai un avis partagé. L’histoire n’est en fait pas très originale et le film faisait penser parfois à un épisode de l’Inspecteur Barnaby avec ses secrets de village bien enfouis. Par contre, chapeau pour la performance des deux actrices et pour l’ambiance du film. Malgré quelques maladresses, j’ai passé un bon moment.

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