Werner Herzog, 1976 (Allemagne)
« Dans les procédés de l’art, on trouvera sous une forme atténuée, raffinée et en quelque sorte spiritualisée, les procédés par lesquels on obtient ordinairement l’hypnose »
H. Bergson cité par E. André dans « Logique d’images. Du rêve, des sommeils et de l’art », dans Marie Martin et Laurence Schifano (dir.), Rêve et cinéma, 2012, p. 276.
« Le verre est un corps diaphane, amené artificiellement à la nature de la quintessence. […] Si tu veux faire de la couleur rubis, pour vingt parts de ce verre, prends une part de limaille de fer. Pour le balais, pour vingt parts de verre, mets une demi-part de battitures de fer »
Guillaume Sedacer, Sedacina, chap. XXII, Le verre, sa nature et ses différents traitements, dans P. Barthélemy, La Sedacina ou l’œuvre au crible, 2002, vol. II, p. 164, 166.
Un objet façonné sur les reliefs embrumés de Basse Bavière, matière écarlate et translucide qui passée devant les yeux fait voir le monde à la fin des temps : comment passer outre, l’ignorer ou, pire, le mettre au ban de sa collection de secrets ?
L’article entier est publié dans la revue Zoom Arrière n°8, spécial Werner Herzog (printemps 2024)
Cette alchimie du verre qui convie le souvenir d’Allan Gray (et ses nuances) dans sa composition me semble être l’expression parfaite du cinéma d’Herzog : l’alliage des forts et des faibles, et les étincelles qu’ils produisent dans le monde qui nous entoure.
Bonjour,
je mentionne Coeur de verre à la p. 30 du Miroir obscur.
Bien à vous
Stéphane du Mesnildot
Mea culpa. Je suis passé à côté. Pour préciser le propos que vous tenez à son sujet dans Le miroir, vous le mettez en lien avec le Nosferatu réalisé trois ans plus tard. Un peu comme si Cœur de verre portait déjà en lui le germe monstrueux, « le vampire immatériel », le spectre morbide dont l’adaptation de Stoker porte la trace (la marque ?) jusque dans son titre Nosferatu, Phantom der Nacht. Un souffle irréel traverse ces films comme la peste balayait l’Europe autrefois, ou bien…
Oui c’est exactement ça. Merci pour votre lecture.
Une critique informée qui donne envie de voir ce Herzog que je n’ai toujours pas vu.
Article revu, corrigé & publié dans la collection Zoom Arrière, n°8, spécial Herzog. A noter que ce papier est accompagné de deux autres articles sur le film, l’un de Strum et l’autre d’Alexia Roux et Saad Chakali (une dizaine de pages donc au total concernant ce bel et intriguant Herzog).