Neill Blomkamp, 2015 (États-Unis, Mexique)
Des pièces partout pour rien. Le buste de Robocop (1987), un bras de Real steel (2011), un ou deux circuits de Terminator (1984), une jambe de District 9 (2009)… Le tout assemblé censé donner un robot flic à conscience et plutôt cool. Ce n’est qu’un mouflet tiraillé d’un côté par un gentil génie géniteur (sorte de 3G sur laquelle Dev Patel ne parvient jamais à nous connecter) et de l’autre par les faux méchants du groupe sud-africain Die Antwoord (eux assurent carrément leur promo à coup de t-shirts, placement de produits bien négocié, et de musique dès que Hans Zimmer lève la baguette et concède un silence ou deux). En possibles courts-circuits, on trouve Hugh Jackman qui fait le méchant de bureau en short à la mode d’Australia (Luhrmann, 2008) ainsi que Sigourney Weaver, la PDG qui a la classe (la photo du caniche sur le bureau) mais amuse moins que Michael Keaton dans le Robocop de Padilha (2014). Johannesburg retrouvée ne suffit pas à un regain d’audace ou de surprise. Le feu d’artifice soulève davantage de poussières qu’il n’embrase. Ce que l’on retient c’est que Neill Blomkamp fait ici la morale à son bébé robot et que depuis Elysium (2013) il part à la dérive. Si Joburg ne fait pas l’effet attendu, est-ce qu’un voyage dans l’espace avec Alien 5 est une si bonne idée ? Parce que je te rappelle, Neill, que là-bas, personne ne t’entendra crier.
Lapidaire mais mérité. Blomkamp ne mérite que la fessée pour nous avoir infligé son idée de l’intelligence artificielle. Visuellement doué pour l’incrustation de la 3D sur fond de friches industrielles, il risque bien de se faire souffler l’exclusivité du procédé par J.J. Abrams et ses nouveaux joujoux spatiaux.
Bien mieux que Charpie, en attendant Alien 5 ou District 10, The escape un court de 13 minutes réalisé par Neill Blomkamp en 2016.
On pense un peu à On your mark de Miyasaki (1995), autre court racontant l’évasion arrangée d’un ange blond avec poursuite et casse automobile… Nettement moins écolo ceci dit… D’autant que Bolmkamp réalise ici pour une marque de grosse berline… Après Les fils de l’homme, on a plaisir aussi à retrouver Owen au volant.