Bronson

Nicolas Winding Refn, 2009 (Royaume-Uni)




Si 2008 a été l’année Daniel Day Lewis pour sa formidable prestation dans There will be blood (Paul Thomas Anderson), 2009 pourrait bien être celle de Tom Hardy tant sa performance est grande… Les moustachus baraqués ont la côte ! Il y campe un personnage hors du commun, une véritable bête de foire, pourtant bien réel : celui de Michael Peterson alias « Charles Bronson » (pseudonyme emprunté à l’acteur du même nom, décédé en 2003). Considéré comme le plus célèbre prisonnier anglais, toujours en vie, Bronson est incarcéré à 56 ans en isolement cellulaire au quartier de haute sécurité de la prison de Wakefield.

Ultra violent, passablement dérangé, lunatique… Michael Peterson n’est pas vraiment quelqu’un de fréquentable, il n’en demeure toutefois pas moins charismatique. Durant toute sa vie il n’a eu de cesse de rechercher la célébrité, la reconnaissance à tout prix, peu importe les moyens, trouvant toujours un endroit pour se mettre en scène : combats (ça, il aime la castagne !), prison, hôpital psychiatrique… Trente ans passés en isolation (sur trente-quatre ans d’emprisonnement…), sa résistance (il est encore debout et très actif) et ses productions artistiques, littéraires, font de lui un prisonnier unique. Comme il le souhaitait, il est bien devenu célèbre et aujourd’hui ce film constitue pour lui un véritable avènement.

Grâce à une performance tout simplement phénoménale, Tom Hardy l’incarne à merveille. Cet acteur de théâtre a joué dans de nombreuses séries télé et au cinéma dans La chute du faucon noir (Scott, 2002), Marie-Antoinette (S. Coppola, 2006), dans le bien déjanté Rock’n’rolla (Ritchie, 2008)… L’ interprétation est à la démesure du personnage et le film repose essentiellement sur Hardy et ses larges épaules. En dehors de lui, Bronson de Refn évolue selon une trame assez linéaire, tournée de façon chronologique mais aussi expérimentale (beaucoup de musique qui pourrait parfois venir combler une réalisation un peu légère). Le film se veut avant tout une expérience cinématographique originale, loin des normes et des conventions… Exactement comme Bronson, le personnage. Il n’en demeure pas moins indispensable pour la force brute et le jeu hypnotique développé par Tom Hardy qui, vraiment, crève l’écran.

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