American graffiti

George Lucas, 1973 (États-Unis)




De nuit, la rutilance des bolides sous le feu des néons multicolores offre des plans de cinéma d’une réelle splendeur. Le drive-in circulaire est le parfait relais cinégénique de ces jeunes automobilistes dragueurs, encore adolescents et au seuil d’un réel changement. Relancé par F. F. Coppola qui produit, le réalisateur novice qu’est Lucas à l’époque (THX 1138, 1971) filme dix ans après ce qu’il a connu jeune adulte : une petite ville de Californie en 1962 animée par Chuck Berry, The Platters et Flash Cadillac & The Continental Kids. Tout en référence à Dean (La fureur de vivre Nicholas Ray, 1955), tee-shirt blanc, Levis et paquet de cigarettes à l’épaule, John (Paul Le Mat) est l’impudent rebelle de la bande. Surnommé « Crapaud », Terry (Charles Martin Smith) est à l’opposé. Entre eux, Curt et Steve (Richard Dreyfuss et Ron Howard), leurs fantasmes et leurs questionnements, les filles, ailleurs la fac et, en conséquence, la question du départ. Tout au long de l’itinéraire, d’autres excitants pour lycéens : alcool, mauvais coups (casse de flippers et vol de voiture) et défis sur route (Harrison Ford, encore acteur charpentier, que Lucas rend déjà arrogant et fou de vitesse avant même qu’il ne lui confit les clefs du Faucon Millenium). Le message du graffiti n’a pas grande teneur. Le panneau final concernant le devenir des quatre garçons souligne qu’il n’y avait pas la place pour les filles. Le deuxième métrage de Lucas rend pourtant compte d’un vécu, les désirs d’une jeunesse peu soucieuse, un instant tentée par l’interdit, assagie au petit matin.

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