Roger Corman, 1970 (États-Unis)
Des premiers longs métrages de De Niro, Bloody mama est, avec The wedding party (De Palma, 1963), celui qui ressemble le plus à un « vrai » film. Je sais bien que « vrai » film ça ne veut rien dire, mais on quitte petit à petit la période des tournages improvisés à trop peu de moyens. Disons que ce n’est plus aussi expérimental !
Non, dans ce polar situé dans l’entre-deux-guerres, il y a même des poursuites en voiture, des fusillades, de nombreux figurants, etc. Pendant la Grande Dépression aux États-Unis, une mère, Kate « Ma » Barker, la « bloody mama » du titre interprétée par Shelley Winters, emmène ses quatre fils faire les 400 coups et verser allègrement dans la criminalité: braquages, enlèvement, grand banditisme… Très proche de ses enfants (trop même puisqu’elle les invite régulièrement à partager son lit !), cette femme de poigne au caractère bien trempé fait vite sombrer toute sa famille et ce genre d’histoire finit toujours mal… En général.
Le film en lui-même est assez anecdotique mais, c’est toujours une grande émotion que de voir De Niro à ses débuts. D’autant plus qu’il s’agit véritablement de son premier « grand rôle » dans une production digne de ce nom. Et déjà, pour le rôle, il se prépare intensivement comme il le fera très souvent ensuite : pendant des mois il va apprendre à maîtriser l’accent de l’Arkansas, perdra jusqu’à 18 kilos pour paraître plus chétif, marquera son visage et y laissera des croûtes, etc.
Pour info, « Ma » Barker (de son vrai nom Arizona Donnie Clark) et ses fils a inspiré le personnage de Ma Dalton des Dalton ainsi que la chanson du même nom de Boney M !
Je n’ai réussi à trouver qu’un dvd en v.o. non sous-titré : ça se laisse suivre mais avec les accents et le son d’époque il faut quand même rester attentif pour bien comprendre. En tout cas, une sorte de nouveau petit trésor découvert, qui va bien au-delà de la qualité discutable du film !