George A. Romero, 1968 (États-Unis)
Lorsque La nuit des morts-vivants sort en 1968, personne n’imagine que ce film au budget ridicule va complètement bouleverser le monde du cinéma fantastique. L’histoire raconte comment, pour une cause inconnue, les morts sortent de leurs tombes pour attaquer les vivants. Traqués, une poignée de rescapés parvient à se réfugier dans une maison abandonnée en pleine campagne. Mais très vite, le siège commence…
Le zombie existait déjà au cinéma, mais il s’inspirait surtout du folklore vaudou qui consistait à réveiller un cadavre pour en faire un esclave aux ordres du sorcier. Le réalisateur George Romero, lui, développa plutôt le thème d’une sorte d’épidémie transformant les humains en créatures sanguinaires (une seule morsure suffit). Il déclara d’ailleurs s’être inspiré du roman de Richard Matheson, Je suis une légende (1954), pour réaliser le film. Une autre révolution fut d’avoir choisi un acteur afro-américain, Duane Jones, pour interpréter le rôle du héros principal, Ben. C’était encore très rare à l’époque, la ségrégation raciale n’était abrogée que depuis moins d’un an aux États-Unis. On peut tout de même rappeler le cas du comédien noir Harry Bellafonte dans Le monde, la chair et le diable en 1959.
En tout cas, malgré une réalisation approximative, George Romero réussit un véritable tour de maître. Le huis-clos rend l’ambiance oppressante et effrayante. Les scènes gores (les séquences de cannibalisme), qui peuvent paraître risibles aujourd’hui, avaient traumatisé toute une jeunesse à l’époque. Le film est également une sévère critique sociale dans le contexte de la guerre du Vietnam (racisme, égoïsme, individualisme).
La nuit des morts-vivants reste un des plus gros succès du cinéma indépendant et une des principales inspirations pour le cinéma fantastique futur. Romero réalisa d’ailleurs plusieurs suites dont le mémorable Zombie en 1978. Sinon, parmi les réalisations les plus connues sur ce sujet, citons 28 jours plus tard de Danny Boyle en 2004 ou L’armée des morts de Zack Snyder en 2005. Et je ne parle pas des nombreux livres (romans, BD) sur ce thème. Comme le vampire et le loup-garou, le zombie est devenu une créature favorite du monde de l’épouvante.
Peut-être le choix d’un comédien noir a été encouragé par la récompense de Sidney Poitier obtenue quelques années plus tôt. Grâce à son interprétation dans Le lys des champs (Ralph Nelson), il a été en 1963 le premier acteur noir à décrocher un Oscar.
Salut
Première visite sur ce blog et je suis accueilli par une critique – sobre, précise, juste – de mon film culte. C’est de bon augure, je vais revenir souvent vous lire 🙂
En allant voir la fiche IMDB de Duane Jones, au départ prof d’anglais, on peut voir qu’il n’a tourné que dans 8 films jusqu’en 1988, date de sa mort, tous des films d’horreur de série B, aux titres évocateurs : Fright house, Vampires…
Et de lien en lien, je découvre que l’an passé, un docu sur le tournage de NOTLD est sorti en DVD, avec des récits des acteurs. Plus d’infos sur autopsyofthedead et une bande-annonce fameuse là