Michael Spierig, Peter Spierig, 2009 (États-Unis)
Le récit pourrait être une suite de Je suis une légende. Matheson décrivait l’avènement du vampire sur Terre et adoptait le regard d’un homme qui, cloîtré chez lui, tentait chaque nuit de survivre. Les individus infectés par le bacille responsable de leur transformation en vampire avaient trouvé le moyen de vivre malgré le mal qui les touchait, et même, de bâtir une « société nouvelle ». Dans Daybreakers, cette société est en place, le vampire est la norme et l’humain a partout été chassé, au point de n’être plus qu’une espèce en voie de disparition.
A l’écart du western empoussiéré de Carpenter (Vampires, 1997, quoique les extérieurs en rase campagne et les arbalètes y fassent penser), les frères Spierig, à travers un éclairage cru et des décors aux lignes épurées, recréent l’ambiance glacée de Gattaca (Andrew Niccol, 1997). L’univers urbain est lice et aseptisé. La banlieue pavillonnaire ultra-sécurisée, que compose un seul modèle d’habitat reproduit à l’infini, pousse à l’extrême la représentation. Mais propreté et sécurité sont de surface. Sous la ville, les égouts abondent de créatures dont la carence en hémoglobine a révélé toute la monstruosité. Ainsi, la société vampirique est à l’image de sa population : tout le soin porté à son apparence dissimule avec peine sa bestialité. Dans la nuit urbaine, les lumières blanches ne percent pas toutes les ombres. Le rouge, complète la palette par touches (une porte, un vêtement, du sang).
L’histoire s’alourdit dans sa résolution. Il s’agit d’abord de sauver les humains, puis de sauver les vampires, le tout en compagnie d’un héros hématologue (Ethan Hawke), d’un rescapé du bacille (Willem Dafoe) et du rôle féminin (Claudia Karvan, que rien ne caractérise). Ces trois-là ont trouvé le moyen de rendre leur humanité aux vampires mais se heurtent aux intérêts des dominants (Sam Neill) qui refusent de céder leur immortalité et de renoncer au fruit de leurs malversations. En dehors d’une scène graveleuse (le père encourageant la morsure d’un militaire sur sa fille, autrement dit un viol), ce qui se passe sur l’écran est sans surprise et le propos inconsistant. La série B pas déplaisante pour autant.
Quelques initiatives pour dépoussiérer le genre mais rien de flamboyant.
oh non là aussi tu n’es pas super enthousiaste… bon, pour celui ci, c’est peut-etre mon amour du cinéma bis qui l’a emporté ! 🙂