Si tu tends l’oreille (Mimi wo sumaseba)

Yoshifumi Kondo, 1995 (Japon)


Quand Benjamin nous a proposé d’écrire sur un film pour fêter les dix ans de ce blog, j’ai pensé à ces marqueurs qui constituent, pour chacun d’entre nous, les étapes-clé de la construction d’une cinéphilie. Pour moi il y eut par exemple Bresson : le premier qui me fit découvrir qu’on pouvait aimer le cinéma ancien sincèrement, intensément, et non avec ce froid respect culturel, comme on le fait au musée, le doigt sur le menton… Il y eut aussi Devdas (Bhansali), qui me fit retoucher du doigt une sensation d’émerveillement total, que je pensais à jamais enterrée avec l’enfance, et dont j’avais en quelque sorte fait le deuil. Ou encore Jambon Jambon (Lunas), vu jeune adolescent, qui me fit comprendre que l’excitation érotique au cinéma n’était pas ce plaisir coupable dont le film serait l’hypocrite excuse, mais l’une de ces choses intimes et essentielles qu’un cinéaste, qui n’a qu’une vie, a pour première urgence de nous transmettre… Continuer la lecture Si tu tends l’oreille (Mimi wo sumaseba)

Still the water (Futatsume no mado)

Naomi Kawase, 2014 (Japon)

Dans les ramifications nombreuses de ces arbres pluriséculaires (des banyans), c’est le tissu des relations entre les beaux personnages de cette île de l’archipel d’Amami que l’on est tenté de voir. Continuer la lecture Still the water (Futatsume no mado)

Dernier train pour Busan

Yeon Sang-ho, 2016 (Corée du Sud)

Yeon Sang-ho suit la ligne brillamment tracée par Bong Joon-ho avec The host (2006), pendant que ce dernier tente d’ailleurs de la prolonger en dehors de la Corée à bord d’autres engins plus lourds et moins performants (Snowpiercer, 2013). Un peu comme Sam Raimi dans Jusqu’en enfer Continuer la lecture Dernier train pour Busan