Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés

Marc-Antoine Roudil, Sophie Bruneau, 2006 (France)

« Tous » c’est la population active employée ou en quête d’emploi. Le mal qui les touche ? Le travail. Marc-Antoine Roudil et Sophie Bruneau ont posé leur caméra dans les cabinets d’une psychologue et de deux médecins de la région parisienne. Il en résulte quatre entretiens, quatre patients qui expliquent leurs difficultés à ces spécialistes, et un épilogue intitulé « viatique » durant lequel, autour d’une table, les médecins font le point sur ce constat : certains individus souffrent de leur travail et l’impact sur leur santé est bien réel. Continuer la lecture Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés

Le grand silence

Philip Gröning, 2006 (Allemagne)


Logé dans les Alpes, entre Grenoble et Chambéry, le monastère de la Grande Chartreuse vit dans le silence. Les règles de l’ordre sont strictes et le mode de vie austère. Enfermés seuls toute la semaine dans leur cellule, les moines n’ont de communication avec personne. « Voilà le silence : laisser le Seigneur prononcer en nous une parole égale à Lui. » Pourtant, rarement le silence s’installe. Les micros de Philip Gröning captent des bruits multiples, liés aux activités des chartreux et à leur environnement. Ces sons ne perturbent en rien la quiétude des lieux et participent même à une atmosphère toute particulière.

Continuer la lecture Le grand silence

Paysages manufacturés

Jennifer Baichwal, 2007 (Canada)


« C’est une vue très grande. Il est difficile d’y voir les détails », commente un Chinois qui vient d’être pris en photo et qui en apprécie le résultat. La remarque peut aussi bien s’appliquer au travail de Jennifer Baichwal qui s’intéresse, dans Paysages manufacturés, au travail du photographe Edward Burtynsky. Les paysages qui apparaissent à l’écran sont vastes et multiples. Ils ont pour point commun leur gigantisme et d’être le produit d’activités humaines. Ils sous-entendent également toute la nuisance de l’homme pour l’environnement et pour lui-même. Le propos qui les accompagne n’est pas clair. Continuer la lecture Paysages manufacturés

Wall-E

Andrew Stanton, 2008 (États-Unis)

Cette production des studios Pixar (Toy story, Le monde de Nemo, Monstres & Cie., Cars, Les indestructibles, Ratatouille…) est une petite merveille, un vrai bijou d’ingéniosité, de tendresse, de technique et… d’humanité. Oui, c’est là un des nombreux atouts de ce petit chef-d’œuvre d’images de synthèse : faire ressortir un profond sentiment d’humanité, des émotions vives, grâce à un petit robot rouillé et maladroit, le très attachant Wall-E, dans son aventure hors du commun et surtout dans sa tentative de séduction d’un autre droïde bien plus sophistiqué, E.V.E.. Continuer la lecture Wall-E

La légende de Beowulf

Robert Zemeckis, 2007 (États-Unis)

« Donc – nous dirons des Danois-à-la-lance aux jours d’autrefois
de rois souverains la gloire telle que nous l’avons reçue,
comment alors les princes firent prouesse »*

Ces vers ouvrent Beowulf, poème héroïque en vieil anglais, conservé en un unique manuscrit à la British Library de Londres. Loin de l’artisanat minutieux d’un Peter Jackson, pour son adaptation cinématographique, Robert Zemeckis opte une nouvelle fois pour la performance capture (éprouvée en 2004 avec le très laid Pôle express). Mais le grand écart réalisé entre le récit issu d’une longue tradition médiévale et la pointe de l’animation de synthèse empêche le merveilleux de transparaître à l’écran. Continuer la lecture La légende de Beowulf