Apollo 13

Ron Howard, 1995 (États-Unis)

Lancée contre l’URSS dans la conquête spatiale, la NASA permit dans le même temps aux États-Unis de rattraper les soviétiques et de mettre un point final à la compétition quand, le 21 juillet 1969, Neil Armstrong et Buzz Aldrin posaient les premiers pas sur la Lune. Les autres missions lunaires qui furent programmées n’eurent pas le même impact médiatique, malgré les balles de golf lancées dans l’espace et tous les cailloux rapportés. C’est donc sans obtenir l’attention des télévisions ni de la presse qu’Apollo 13 décolla le 11 avril 1970. Ron Howard montre cet abandon des journalistes tout aussi bien d’ailleurs que leur indécence lorsque, deux jours plus tard, la reconquête de l’espace médiatique se vit soudain imposée par le danger nouveau que les astronautes encouraient.

« La famille des pilotes et les signes de la catastrophe », « la mission, ses problèmes en chaîne et leur très classique mais très pédagogique résolution », voilà en résumé les deux principales séquences du film. Howard glorifie l’accident dramatique qui a marqué la treizième mission Apollo et parvient, quoique mollement, à susciter un peu de suspense. Ainsi, dès après le fameux « Houston, nous avons un problème », on suit Tom Hanks*, Bill Paxton et Kevin Bacon se démener avec deux bouts de ficelles et trois trombones pour faire avancer un engin que 300 000 kilomètres et des poussières séparent de la Terre. Sur le sol texan, dans la base de contrôle, Ed Harris et Gary Sinise communient quant à eux, selon la situation du vaisseau dans l’espace, dans la douleur ou dans la joie.

A la fin du film, Jim Lovell qu’interprète Hanks s’interroge : « Je lève les yeux vers la Lune et je me demande : Quand y retournerons-nous ? Et qui sera du voyage ? ». Comme dans les années 1970, au début des années 2000, la NASA abandonne ses différents projets pour des raisons budgétaires. Contrairement aux films des années 1950, les plans martiens ne sont pas près d’aboutir et si des hommes visitent à nouveau la Lune, fort à parier qu’il s’agira de taïkonautes.

* Deuxième collaboration avec le réalisateur après Splash (1984). Tom Hanks accède au milieu des années 1990 à une notoriété reconnue par ses pairs grâce à des personnages très populaires, une performance d’acteur suivie de rôles extrêmement lisses : Philadelphia (Demme, 1994), l’insupportable Forrest Gump (Zemeckis, 1994), Apollo 13, La ligne verte (Darabont, 2000)…

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